• Le festin de l'Ange

    Quand une personne m’attire physiquement, je ne fais pas toujours la différence des sexes. Je ne pense pas être lesbienne, ce qui en soit ne serait pas bien grave mais j’aime autant la force de l’homme que la sensualité de la femme. Mon éducation, sans avoir été vraiment stricte, a été un peu en adéquation avec une « certaine normalité des genres », normalité que je n’ai absolument pas comprise et encore moins acceptée, et ce de très bonne heure.

    Je suis allergique à la cette normalité, je trouve qu’elle rend la vie terriblement restrictive.
    Et puis qu’est-ce que c'est en fait ?
    Ce qui est normal pour Pierre, ne le sera pas pour Paul et pour peu que Pierre et Paul s’encastre l’un dans l’autre c’est Jean qui trouvera ça super puisque lui ne conjugue que le masculin pluriel.

    Donc la normalité est un précepte inventé par de vieux culs bénis du temps jadis et qui, parce qu’ils ne pouvaient plus bander ou forniquer, ont décidé que toutes intromissions hors du concept lié uniquement à la reproduction de l’espèce, des positions du missionnaire à la levrette, de l’Autel à la Chapelle en passant par la toge ou encore l’Empereur, ne pouvaient se passer d’une sainte restriction totalement castratrice. Mon Diable qu’elle abomination ! brûlons vite tous ces ecclésiastiques !

    Quand on lit les sondages sur les fantasmes sexuels féminins les plus courus, il vient dans le peloton de tête le rapport femme-femme, juste après faire l’amour avec un inconnu et encore avant la domination soft consentie avec (encore) un inconnu. Par contre on ne dit pas si le rapport femme-femme se pratique avec là aussi une inconnue. Côté masculin, le triolisme un homme deux femmes remporte les suffrages. Si les sondages sont d’accord avec mes ambitions, alors je ne peux que les saluer.

    Quand j’ai vu Karol pour la première fois c’était au club. Je n’ai pas été la seule à la repérer, mon alter égo masculin festif, l’avait vu aussi. Non pas qu’elle était la plus jolie, la plus exubérante non plus, mais elle avait un je ne sais quoi de petit chat écorché qui à fait sortir nos dents de prédateurs à tous les deux au même moment. Pour la première fois, lui et moi chassions sur les mêmes terres, c’était bien ennuyeux. Engager ainsi notre rivalité ne me plaisant pas, contre mauvaise fortune j’ai fait bon cœur, je lui ai laissé la place, noyée dans un frustrant soupir j’ai lancé un « fais en bon usage surtout ».
    Il entreprit Karol, elle fut séduite subtilement au petit matin par un jeu de mains jeu de vilains qu’elle récompensa gentiment par une sympathique fellation. Brave petite !

    Pour cette nuit là, nous l’avons laissée sur le parking à la sortie du club, et oui… il n’y a que deux places sur une moto…
    Je n’allais quand même pas rentrer à pieds !

    Notre duo de fêtards se transforma donc en trio. Karol était plaisante, pas chiante, toujours contente et elle adorait être avec moi. Elle m’attrapait le bras dans la rue pendant qu’elle le tenait Lui de son autre main. Quand Il embrassait Karol, elle m’embrassait la joue pour ne pas nous déséquilibrer. A chaque fois je prenais un air de chate malheureuse qui, à chaque fois, le faisait rire Lui. Il se faisait alors rembarrer par Karol assez vertement, ce qui me faisait à mon tour beaucoup rire mais intérieurement, que voulez-vous l'homme est souvent mauvais joueur !
    L’affaire était surprenante et surtout délicieuse, mon esprit ne pouvait résister à pareille invitation très longtemps.
    Il le comprit enfin et j’eu droit moi aussi aux lèvres et à la langue de Karol autant de fois que je le désirais.

    Nous nous promenions dorénavant Karol entre nous et la tenions chacun par une main. Nous avons provoqué quelques surprises et beaucoup de regards choqués et réprobateurs auxquels je répondais avec provocation par un baiser à pleine bouche, lui pelotant virilement les fesses ou les seins, ce qui infailliblement déclenchait chez elle gémissements et petits cris de surprise qui m’excitaient au plus haut point. Je m’amusais comme jamais, lui aussi visiblement et Karol était aux anges. C’était un flirt des plus inconvenants, des plus impudiques et des plus licencieux, enfin tout ce que j’aime.

    Qui n’a jamais essayé de marcher sur la ligne, en léger déséquilibre comme une chatte (de quel côté tomber par inadvertance, par envie) ne peut connaître le plaisir cérébral et physique ressenti de ces instants.
    Je n’ai de cesse de la frôler cette ligne, de m’y promener, me laissant par moment tenter par l’interdit, le vice et la luxure, je m’y noie avec délice, suffocante de jouissance transgressive pour revenir dans le rang avec cette sensation étrange de ne pas appartenir à la masse mais de pouvoir me fondre dedans et y vivre parfaitement.
    Je suis caméléon, un côté lumière, un côté sombre et baignée toute entière dans le clair-obscur des maîtres flamands.

    Je suis femme, je sais ce qu’elle aime, comment elle réagit, lui en tant qu’homme beaucoup moins.
    Pour lui avoir laissé la première fois la délectation de la chasse, j’ai décidé d’en prendre une autre, bien plus subtilement.
    Lui donner du plaisir et prendre le mien par nos mains et bouches expertes de filles, nos rendez-vous décalés d'une heure avant Lui à chaque fois pour nos sorties. Je la contente, je la rend exsangue, la met à genoux, il ne reste qu'une poupée fatiguée et comblée. Karol sait qu’après je ne lui donnerais plus rien, que je l'abandonnerai à lui, je la jetterais dans son lit comme une vulgaire catin sans intérêt.
    Je n'ai jamais pris jamais part à leurs ébats malgré leurs demandes suppliantes et incessantes à l'un comme à l'autre.

    A chaque fois et sans jamais faire d'exception, je les laissais au petit matin sur le parking, je montais dans la BMW de mes amis, je rentrais avec eux, le corps un peu endoloris par la nuit blanche, la danse... Mon Dj agrémentais le voyage par de bons sons électros, il mettait un peu de chauffage pour que l'on ne prenne pas froid.
    Je les regardais debout près de la moto, s’harnachant pour le retour dans la grisaille de l'aube frissonnante, elle me suit de son regard un peu triste quémandant mon attention, lui est afféré aux préparatifs.
    J’ai le sourire un peu moqueur, plutôt carnassier, contente de moi je l’avoue, ce n’est peut être pas bien…

    Désolée Sam, en bonne chasseuse, je ne partage jamais mon festin... Bons restes !

     

    « Soyez sage !L'autorité bénite »

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  • Commentaires

    1
    Genkin's Goth
    Dimanche 16 Octobre 2011 à 22:07

    hummm vraiment un drôle d'ange, sans pitié. J'ADORE !

    2
    Desdémona
    Lundi 17 Octobre 2011 à 08:00

    Je peux déjeuner avec toi ?

    3
    Laurent Paris
    Lundi 17 Octobre 2011 à 11:00

    J'ai beaucoup ri, et d'autres choses aussi. Merci pour cette lecture de fin de week. Bise à l'ange castrateur lol

    4
    Le Marquis
    Lundi 17 Octobre 2011 à 22:28

    délicieusement transgressif, le marquis vous salut courtisane, à bientôt

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