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La pierre corsetée
J’aime les dimanches ensoleillés, ils donnent des envies d’escapades campagnardes. J’ai choisi l'endroit, à l’ombre d’un château magnifique, modèle pour Versailles, affront pour un Roi.
C’est un véritable régal des sens. J’aime les anciennes pierres ; j’aime la pierre, blanche, belle, calcaire ou non.J’aime la toucher, la caresser ; c’est doux, un peu rugueux, chaud ou froid parfois, dur et tendre à la fois. Je pose mes mains sur elle, comme sur ses reins d'homme offerts, les doigts légèrement écartés, pour mieux la sentir frémir.
Elle est ligne droite, interrompue d’angles saillants ou non, elle se pare de toiles, tentures et autres ors déposés ça et là, signes ostentatoires de la noblesse. Elle mène aux pièces de vie, de fastes, de fêtes pour finir par celle de repos des corps enlacés ou trop chastes.
Elle suit l’escalier, s’habille d’une rampe en volutes forgées, elle monte, elle descend, courbant l’échine, s’arrondissant, elle arrive au palier. Elle reprend son souffle, pour étreindre d’autres merveilles.Elle se cambre, se cabre, s’ovalise, elle devient alcôve emplie de chuchotements et de soupirs d’amants ; elle se fait voyeuse de vieux nobles forniquant, de soubrettes prises sans consentement, de claques données lestement ; elle témoigne de tous les orgasmes tonitruants ou d'autres bien plus décevants.
La pierre est une courtisane presque indomptable assujettie à une certaine immobilité par son bâtisseur. Si celui-ci n’entretien pas régulièrement son ouvrage, la pierre s’échappera de son fourreau. Il faut alors qu’il recommence presque de zéro, la contraindre de ses mains à entrer une nouvelle fois dans son rang. La pierre voluptueusement corsetée dans son mortier, reprendra sa place de bonne grâce. Cernée de toute part, elle capitulera avec émotion et se laissera aller pour un moment à sa posture hiératique par plaisir, celui qu’elle donne à son maçon.
Je deviens "Elle" lorsque je m’habille d’un corset, rose et noir, un peu serré. J’aime à le revêtir.
J’imagine ses mains prêtes à œuvrer.
Je maintiens le corset devant, laissant à ses doigts le plaisir de l’étranglement progressif de mes chairs, un peu plus ou un peu moins, à son vouloir. Il sangle patiemment, avec méthode, sans empressement.
Il attend le gémissement plaintif de la limite qu’il aimerait dépasser ou non, qu'il franchira ou pas.
Le corps emprisonné en ce maintien altier s’en trouve sublimé, transcendé, ennobli.
La silhouette devient sablier, la poitrine semble vouloir s’échapper de son écrin, le ventre maintenu et juste caché annonce un pubis épilé, la découpe relevé du dos fait ressortir la croupe blanche qui s’offrira sans fausse pudeur à son regard, à sa main, à son dard, à sa caresse ou à un plaisir plus mordant, mais si troublant.
Je deviens Pompadour... je suis Courtisane.
Bel Amant aime les belles dentelles d’avant, portées savamment…
Tags : j’aime, pierre, devient, main, d’un
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Commentaires
2Vincent.Mardi 4 Octobre 2011 à 17:38Quelle lecture bouleversante !!! J'ai tous les sens en éveils !!!!!! Ça donne pleins d'envies!!!
3Genkin's GothLundi 10 Octobre 2011 à 13:244Laurent ParisJeudi 13 Octobre 2011 à 15:51belle écriture élégante, je suis parti à Versailles je vous cherche ma Pompadour. où te trouver. Kiss
5DesdémonaDimanche 16 Octobre 2011 à 17:58Trop romanesque :) . J adore miss bravo ... Le style est parfais ... Ecrit un livre ;) bises
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Bonjour Dame blanche de Pompadour ! un petit mot pour courtiser cette silhouette à la poitrine échappée !! courtisant rêvant de déposer ses douces lèvres mais de feu, afin de gouter avec volupté au miel de ce pubis si bien épilé !!!! ou allez-vous chercher tout cela !!! vous avez vécu plusieurs vies, je ne vois pas d'autres explications, vous naviguez entre ciel et terre donc d'un autre monde, continuez à nous transporter !!! merci