• La boîte de chocolat

    Personne ne me dit jamais ces mots là, même au creux de l’oreille dans la pénombre intime de l’alcôve, non personne n’ose me les dire à moi… tous ces jolis mots bruts, verts, crus...
    Et si je vous dis bien pire encore, personne n’ose me claquer le cul !

    Pourquoi n’ai-je le droit à gouter à ces choses là ? Que retiennent donc ces humains, qui une fois dans mon lit, s’obligent à me dire des mots tendres, mous, fades et sans reliefs ! Messieurs, ne pourriez vous un jour troquer vos « je t’aime » momentanés de bonne conscience par des termes plus musclés hautement plus évocateurs et qui auraient au moins le méritent de provoquer le joli frisson d’échine qui en général amène une jouissance.

    Et vos mains ne pourriez-vous les occuper autrement ? Mais je n’ai que faire que vous les posiez irrémédiablement sur mes seins, sans même avoir idée de pinçons de tétons, de suçons mordillants, me condamnant à faire subir un massage circulaire ennuyeux à ces mamelles pourtant si avenantes.

    Vous doutez-vous de ce que je dois déployer comme effort cérébral pour partir à l’ascension de mon point G, me gorgeant d’images de bacchanales, de bandes sons Dorcéliennes ou partant à la recherche d’un portier de nuit nommé Cavani… que de sulfureuses images où rien n’est interdit, tout dans la démesure de mon esprit libidineux ! Et je peine à monter ! Mais par le Saint Con, ne pourriez vous un peu m’aider par un petit « t’aimes ça au moins Salope ? » ou même « bordel, t’es bonne ! ».

    Je ne suis pas une baguée embourgeoisée, je le clame haut et fort, je ne veux pas que l’on me fasse l’amour comme si j’étais mariée, ça me rappelle trop de mauvais souvenirs. Je veux que l’on me baise, que l’on me culbute, que l’on m'astique, que l’on me nique ! Serais-ce trop demandé, pour une fois que de bousculer la catin qui est en moi ! N’y aurait-il pas un amant qui admet une fois que le seul endroit où l’on peut me manquer de respect, c’est justement dans mon lit !

    Il est là le problème… chaque homme a sa saveur, tout comme les chocolats, quelques fois deux ou trois mêlées, rarement d’avantage… J’adore les chocolats, presqu’autant que les amants. Mais qu’il est fatigant et compliqué d’inscrire dans son emploi du temps les rendez-vous de plusieurs saveurs dans la même semaine pour être rassasié de ses différentes envies inavouables. Quand je vais chez Jeff, il me met dans la même boîte toutes les saveurs que j’aime. Ne pourrait-on pas faire un peu pareil pour l’homme ? Ne pourrait-il pas passer de l’amoureux au soudard en navigant par la porn star au cour de la même séance ? Pourquoi suis-je obligée de choisir entre tous les genres ?

    Je veux une belle et merveilleuse boîte de chocolat dans mon lit !!!! Ce genre de boîte toute simple à voir, de celle qui émerveille au toucher et qui contient le sucré d’un fruit confit, l’amer d’une orange, la douceur d’un praliné, le fondant du moka, le piquant du gingembre, la subtilité de la violette, le contraste du caramel et du beurre salé… Hummm, oui je veux me régaler de toutes ces saveurs là et de toutes celles que je ne connais pas !

    Ce dimanche soir il est venu simplement, tranquillement. Bien plaisant à voir avec ce quelque chose qui fait que l’on se sente à l’aise de suite, mais de là a le comparer à une boîte de chez Jeff. A première vu, elle paraissait achalandée avec un peu de fantaisie, mais discrètement, elle laissait bien penser à quelques douceurs, un peu de croquant… et puis au fil de la voix douce, des mains qui caressent les autres mains, de la bouche qui demande un baiser léger, d’autres appuyés, mouillés… mon esprit s’est d’un coup éveillé secouant avec verdeur ma libido en m’enveloppant d’une grande et belle moiteur.
    Ha, mon diable que j’aime les surprises, et celle-ci s’annonce si bien !

    C’est un Loup au regard clair, un Loup au goût de chocolat fourré à des saveurs qui secouent, de celles qui prennent à pleine mains sans demander, qui en demandent encore sans compter les heures, des saveurs de mondes oubliés, de continents perdus, de celles qui font s’entrechoquer avec force et violence toutes mes plaques tectoniques !

    A force de crier au Loup, il est venu à pas feutrés, à pris possession des lieux et s’est servis au grand banquet des plaisirs, m’invitant à partager son festin sans limites. Je me repais de son vocabulaire imagé de bordel Hausmanien autant que de son corps peint que je déchiffre à coup de langue, de sa bouche mordante, léchante, baisante qui donne autant que sa divine queue accueillie avec chaleur par tout ce que je puis offrir d'endroits chauds et humides.

    Par lui, je suis la femme multiple, celle qui dans la même nuit sera l’amante, la catin, la salope, la chienne, la putain pour devenir femme comblée, apaisée, aimante, reconnaissante, celle qui s’endort dans la chaleur de son flanc, humant sa peau narines dilatées, se shootant comme une camée de son odeur musquée de fin de bataille, ronronnant comme une chatte gourmande, enfin rassasiée par toutes ses saveurs délicieusement avalées.

    Un Loup me dit ces mots là, au creux de l’oreille dans la pénombre intime de l’alcôve, il ose me les dire à moi… tous ces jolis mots bruts, verts, crus tout en mordant ma chair tendre il hurle qu’il adore ma saveur d’ange égaré en me claquant le cul !

    Dorénavant, s'il te plait... dessines moi un Loup, j'en ai marre des moutons !

     

     


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  • La lévrière afghaneEnfin, j’ai mon nouveau collier, il est magnifique à en tomber…
    J’ai eu un mal fou à en trouver un qui me plaise vraiment, qu’il soit beau et élégant, qu’il me mette en valeur, qu’il sublime ce petit rien de provoquant. Et il est là. En réalité, j’en ai trouvé deux, mais je ne parlerai que d’un.

    C’est celui que je mets presque au quotidien, l’autre ne peut se porter qu’en situation bien établie au risque de vraiment me valoir une très mauvaise réputation. Je n’aimerai pas avoir une très mauvaise réputation, juste que l’on m’en donne une, de réputation, une appropriée, une qui m’amuse, qui provoque, qui fait jaser les ménagères de plus ou moins de 50 ans.
    Chez le sexe opposé elle est déjà bien établie, très diversifiée selon les envies de chacun, jamais méchante et encore moins vulgaire mais terriblement troublante et attachée à de sulfureux surnoms commençant tous par un grand « C ».

    Il me fait plein de choses, cet anneau de cuir noir, strassé comme une parure de diamantaire, stylée comme un coupé sport. Je parade avec mon ornement canin, le menton légèrement levé, l’air de rien, le regard brillant de la mutine, un tout petit relèvement de la commissure des lèvres mi figue mi raisin quand je croise le regard de qui le remarque. Cet accessoire suscite bien des discours, bien des critiques et des voyages sulfureux dans les têtes en mal de désennuie. Ceux là je les remarque de suite, ils ne me sourient pas, ils regardent avec intensité, allant du collier au décolleté, se focalisant sur le soulèvement léger du voile noir qui couvre mes seins, j’accélère un peu le souffle, j’accentue le mouvement, je les remplie d’un peu plus d’opulence. Je m’amuse de leurs pupilles brillantes, de leur lippes humides, de ce qui nait déjà dans leur petite cervelle, eux ces hommes qui se disent maris fidèles, le bras ancré à celui de leur femelle qui d’un coup d’un seul, au moment de notre croisement, ne les fait plus bander. Et ces femelles qui en le voyant, ce trait de cuir noir luisant, ont les yeux qui s’arrondissent, entre stupeur et dégoût, colère et commisération, trouvant là matière à un affront à leur pseudo liberté maritale de femme bien comme il faut.

    Je ne suis donc pas une femme bien comme il faut… mais que suis-je donc. Si je suis le cheminement cérébral de la matrone, je suis déjà une garce (qui au passage n’est que le féminin de garçon, jusque là rien de bien surprenant), qu’elle assortira aussi du mot d’allumeuse. Là je ne suis pas du tout d’accord ; votre moitié d’orange n’a besoin de personne pour s’allumer comme une enseigne néon à Las Vegas. Vu le peu de cas que vous avez à alimenter son énergie positive tout au long de l’année, une simple étincelle d’électricité statique provoquée par le frôlement de mes bas, suffit à créer une illumination digne d’une aurore boréale.

    Suivra aussi peut être le mot putain, et là encore si on s’accorde qu’étymologiquement le mot vient de l’ancien français et plus particulièrement de l’adjectif "put" (sale), du verbe latin "putere" (puer) ou de "putidus" (fétide, puant) alors je proteste avec véhémence, je ne suis pas du tout d’accord que l’on me traite ainsi. Moi madame je ne pue pas, je sens bon partout, passant un temps fou quotidiennement à me caresser le corps entier avec des laits aux parfums enivrants, rendant la peau douce et soyeuse, pour que les yeux de votre bagué glisse sans modération d’une épaule à une autre, s’attardant entre temps sur des tétons qu’un rien anime.

    Mais si je porte un collier qui vient, lui, bien de l’animalerie, on pourrait bien entrevoir la possibilité que je ne fusse pas tout à fait humaine. Vu la taille du collier je ne puis être qu’un canidé, ce qui déjà me perturbe beaucoup vu que les chiens et moi, nous n’avons jamais eu beaucoup d’affinité. Je suis donc, à mes heures, une chienne… Warf.

    Je pose donc l’hypothèse que je suis une chienne avec un grand « C » (voilà donc dévoilé un des surnoms commençant par cette 3ème lettre de l’alphabet).

    Oui mais quelle race de chienne, j’ai beau me projeter, je ne m’imagine pas… Une caniche ? humm, non, je ne me vois pas du tout, debout sur mes petites pattes arrières, gigotant celles de devant pour avoir un sucre en fixant benoitement ce bipède qui se dit mon maître. Une Saint Bernard, massive, baveuse, poilue… non chassons cette idée stupide, comment un collier si raffinée pourrait aller à un animal, certes très sympathique voire utile, mais vraiment trop rustique pour me ressembler une seconde. Une levrette !!!! Ha mon diable, non, décidément non, laissons cette jolie position en dehors de tout cela, ce serait gâcher un plaisir que je place aux pinacles. Laissons aussi de côté tous ces petits chiens hideux, à poils courts ou longs, pouvant entrer dans un sac à main et qui ne servent absolument à rien, sauf peut être à faire parler d’eux quand la maîtresse porte le nom de son hôtel parental.

    Une lévrière afghane, voilà qui est déjà mieux. Le poil soyeux et bien ordonné, l’œil intelligent, les pattes longues comme perchée sur des stilettos, le bassin qui chaloupe avec volupté, le museau relevé, le nez au vent, la démarche altière. Je serai donc la chienne majuscule, ce trait d’union particulier entre mon moi de femme et mon moi de femelle toute canine.

    Voilà donc ce qu’il fallait démontrer, quand je porte mon joli collier, je vous donne des idées pas très catholiques. Elles vous assaillent n’importe où, qu’importe le lieu, le jour, l’heure. Votre chair est tendre et faible, mais votre imagination aiguisée. Quand Madame vous reparlera de l’affaire en public, vous admonestant d’un doigt inquisiteur à la table dominicale avec un « mais tu l’as bien regardé quand même cette bonne-femme avec son collier », vous nierez tout de bloc, organisant ma mise à mort à distance pour le bien être du reste de votre journée.

    Mais le soir venu, sous le drap, dans votre couche partagée avec la cruelle qui vous musèle, vous repenserez à cet animal racé, tellement femme mais si chienne, celui à qui il vous plairait tant de faire sentir pour une fois dans votre vie, que vous êtes de la race des mâles-maîtres. Votre esprit alors imaginera tout ce que vous aimeriez, provoquant la divine érection que vous ne voudrez partager, préférant la branlette rapide aux toilettes plutôt que de briser votre rêve en chevauchant votre monotone régulière.

    Rêvez de moi, monsieur du commun, parce que vous n’aurez rien…
    Une lévrière afghane ne s’offre pas aux derniers des humains !

     


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  • Au commencement, je n’aimais pas trop les mots, ces qualificatifs que vous affectionnez, ces petits noms qu’il vous plait de me donner, ils sont dérangeants, impudiques, contre une certaine forme de mon éducation, réservés à une catégorie dont je ne me reconnais pas vraiment... Enfin, je crois.
    Ils ne sonnent pas bien à mon oreille, j’ai du mal à m’y retrouver. Mais il me faut vous l'avouer, de jour en jour ils me lient à vous, un peu plus fort à chaque fois que vous les susurrez dans mon cou, doucement, mesurant le volume, l’intonation, le grave de votre voix.
    Vous connaissez le pouvoir des mots sur mon intellect, mon corps, mes envies. Vous le mesurez, l’appliquez, vous en jouez, provoquant mon désir, me donnant ce plaisir de vous, activant ma dépendance à ce que vous êtes.

    Après il y a eu l'invitation, elle ne me plaisait pas trop non plus. Je n’ai rien contre, mais c’est comme pour les mots, c’est loin de moi, enfin je crois.
    Vous m'en avez parlé, m’avez conté un pan de votre vie d'avant, vous avez fait naître des questions que je vous ai posées, sans détours, avec simplicité empreinte de ma naïveté.
    Les réponses m’ont transportée dans un monde inconnu dont j’ai voulu connaître le sens, les lois, les codes, le langage. J’ai cherché par moi-même, fouillant maladroitement ce puits de science virtuel de l'internet, trouvant tout et son contraire, caressant mes envies de ventre par des interdits licencieux mais aussi provoquant ma peur, forte et irrationnelle face à une violence dont je fus le témoin télévisuel.

    Vous m’en avez parlé sans autorité, avec patience, rassurance, mais aussi avec fermeté, comme quelque chose qui arriverait un jour, celui que vous auriez senti, choisi et qu'il ne pourrait être autrement que de le partager ensemble. Régulièrement au fil de nos conversations pimentées de ce que vous classifiez avec indulgence comme des provocations défensives, vous avez évoqué ce que vous projetiez, ce que vous voudriez, ce que vous demanderiez un jour de moi, sans me donner de détails, relatant à titre d'illustration ces instants de notre intimité passée où si vous aviez pu prévoir, vous auriez apprécié pousser des limites que vous ne pressentiez pas près de l'éclosion. Vous semblez regretter de n'avoir pas essayé.

    Ce doit être ainsi que vos crocs cérébraux se sont ancrés profondément en mon esprit, insidieusement, sans douleur au contraire mais avec tant de ténacité, riant de mon inconscient perdu dans vos méandres, qu’une nuit la synthèse de vos précises sollicitations a pris vie dans mes songes, provoquant un émoi incontrôlable, un trouble si grand que mon corps frissonne encore, de ce que vous avez fait émerger de moi, de ce plaisir que vous avez initié, de cette jouissance irraisonnée à la simple évocation de vos actes.

    Je me rêve assise à vos pieds, la tête reposant sur vos genoux, votre main jouant avec mes cheveux, frôlant ma nuque par instant. Une atmosphère de fin d’après midi d'hiver. Qu’il serait bon d’être près de vous dans le calme feutré d’un salon chaleureux, mon corps chauffé par le feu crépitant d’une cheminée. Clore les yeux d’aise quand vos mains attachent délicatement votre cadeau, ce délicieux bijou à mon cou en prenant soin de ne pas tirer une mèche perdue près de la boucle. Vous sourire, voir vos yeux heureux par le plaisir que vous me faites. En remerciement, vous buvez mes lèvres de vos baisers brûlants, ma respiration s’accélère sous le besoin de tout vous offrir. Je perçois vos doigts remonter le long de mon épaule. Vous cherchez la boucle du fermoir, j’entends le cliquetis métallique du mousqueton de la laisse que vous attachez à ce collier désormais mien. Vous vous levez. C’est l’instant que vous avez choisi pour retrouver l’intimité de votre chambre, le moelleux du lit barreaudé que vous chérissez tant pour sa praticité d'usage.

    Je vous accompagne, fière de mon appartenance, m’interdisant l’ordinaire pour vous offrir l’élégance d'un pédigrée, la noblesse d’un animal racé, l'oeil brillant, le menton levé, le rein cambré enserré dans un serre-taille noir tranchant sur ma peau blanche, calculant autant le léger roulement d’épaules d’une démarche décidée que le balancement chaloupé des hanches, le cuir des escarpins à hauts et fins talons caressant à peine le tapis de laine.

    Vous me regardez, me jaugez, appréciez votre ébauche ; vos yeux suivent par moment l'oscillation de mes seins, je vous sens monter en puissance, vous affichez ce léger sourire d'assurance qui me plait tant pour l'allégeance qu'il m'invoque, savourant à l’avance ce qui va se passer, après, une fois la porte fermée.

    Je marche à vos côtés, régulièrement, sans précipitation, je rejoins en toute indépendance, en toute intelligence votre chenil transgressif.

    Je n’ai de cesse d’essayer de maîtriser la montée de cette envie dérangeante, de ce vous autrement, cette inclination à vouloir constamment ressentir la fermeté de vos appétits, de votre masculinité poignante, de vous choisir "Vous" pour cette éducation envoûtante pour l'amour et le plaisir d'un vous différent.

    Je ne sais si cela est bien ou mal... je m'interroge, je me cherche, je pense me perdre.
    J'aimerai m'abandonner posément, me laisser guider et pouvoir vous savourer en Maître de ces lieux.
    Enfin, je crois...


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